« 1634… Oui, oui, vous avez bien entendu, je suis là, debout au milieu de vorvigny, depuis les années 1634 – 1635
Jusqu’a cette époque, vos ancètres paysans, journaliers, vignerons devaient se rendre à pieds à Esnon pour assister à la messe.
Je suis posée à même le sol, sans fondations ! Mes murs sont un mélange de silex et de craie collé au mortier de chaux vive et de sable dit « a lapins ».
En m’installant dans ce petit espace tranquille à la lisière de la plaine, mes bâtisseurs, le père et le fils Destsoye, ou peut être les deux frêres, eurent une bonne idée puisque je suis toujours là. J’ai traversé les siècles sans être trop dérangée par toutes les modernités.
Je fus mise sous la protection de Sainte Elisabeth, mais le baptème de la cloche de mon campanile n’eut lieu qu’en 1675 !«
« Tour à tour l’abbé Nicole, puis l’abbé Davignon, tous deux curé d’Esnon, eurent à coeur de faire effectuer les travaux qui s’imposaient pour ma conservation.
Aisni chacun, au fil du temps et à la mesure de ses moyens, contribua à l’embellissement de mon sanctuaire.
On me porte toujours beaucoup d’intérêt puisque l’association qui est née il y a quelques années a voulu inclure dans ses statuts son souci de ne pas m’oublier.
Des baptèmes, des mariages, des visites épiscopales me remplissent toujours d’une grande joie. J’aime me rappeler ce Noël récent où, aux lueurs des cierges, Monseigneur Defois nous fit l’amitié de sa visite. Gravée dans le bronze par l’un de vous, j’en garde précieusement le souvenir.
Alors, comme hier, habitants de Vorvigny ou promeneur venu d’ailleurs, si tes pas te conduisent vers moi, saches que tu seras toujours le bienvenu. »
-Pierre Berthelmy-